GLORIA MANSIONS

La Résidence Gloria Mansions : l'histoire de la construction et son patrimonialité 

Le Gloria Mansions est un vaste bâtiment situé dans le quartier des Baumettes, aux 123 - 125 rue de France, à Nice dans le département des Alpes-Maritimes, il est achevé en 1934.

Ce bâtiment de béton est construit entre 1932 et 1934 par un duo d’architectes arméniens Garabed Hovnanian et Kevork Arsenian, formés aux États-Unis. Son style Art déco s’inspire du modèle américain des « appartements-hôtel » fréquents à New York dans les années 1900. L’intérieur se distingue principalement par un vitrail réalisé par Lassale, représentant un paysage maritime d'après un dessein de Mahokian.

Le bâtiment est inscrit au titre des monuments historiques le 14 décembre 1989.

Après la réalisation à Nice d'un premier bâtiment (le Colisée), Joachim Nahapiet laisse l’initiative à Garabed Hovnanian pour la conception d'un ensemble immobilier situé à l'angle de la rue de France et de la rue Paul Valéry (perpendiculaire à la Promenade des Anglais), le Gloria Mansions (qui tire son nom d'une ancienne pension, la Pension Gloria, autrefois située à cet endroit).

Il obtient le label « Patrimoine du xxe siècle » le 1er mars 2001.

Une architecture emblématique et reconnue

Cet immeuble de rapport, parfois considéré comme le « Guernica » de Garabed Hovnanian, est réalisé en béton armé. L'architecte fait également appel à la technique du granito (ciment teinté légèrement en ocre, avec apport de paillettes de nacre).

La cour assez vaste, permet un éclairage judicieux des deux corps de bâtiment qui constituent l'immeuble. L'entrée principale donne directement sur la cour intérieure et tous les services généraux de l'immeuble sont concentrés autour du vestibule d'entrée, il comprend deux ascenseurs et le hall d'entrée de service un ascenseur distinct. Les deux corps de bâtiment sont occupés au rez-de-chaussée par douze locales commerciales.

Un étage courant de l'immeuble se dissocie en dix appartements distincts d'importance variable desservis par l'escalier principal et un escalier de service réunis par un couloir large. Chaque appartement comprend une salle d’eau et des toilettes, et dans certains appartements les toilettes sont séparés de cette dernière, ce qui est une nouveauté pour l'époque.

L'élément le plus marquant de cette construction qui n'en manque pas est bien sûr l'escalier central à cage elliptique, qui ne part que du premier étage et auquel on accède par un escalier à la française à deux volées symétriques. Le grand hall et la cage d'escalier en ciment vert du Gloria Mansions constituent un véritable monument, mettant en valeur un jeu de courbes qui s'enroulent autour des huit colonnes libres.

L'espace baigne dans la lumière tamisée d'un vitrail réalisé par le peintre décorateur Lassale qui constitue la grande baie d'éclairage du hall et de l'escalier. Ce tableau, qui représente un paysage de Théoule à l'entrée de l'Estérel, est constitué de petites plaques de verre de toutes couleurs de 2 à 3 mm. Ce paysage maritime évoque le pointillisme de Signac ou Seurat.

L'austère et massive façade en angle est en ciment incrusté de nacre mais teinté de gris. L'effet de vagues qui l'anime est obtenu par l'alternance des balcons cylindriques, parfois centrés, parfois désaxés, qui butent sur les verticales et lui apporte une dynamique et une rythmique singulières.

Les deux rapaces de ciment qui semblent monter la garde au sommet de l'édifice, figures de proue sont directement inspirées par les gargouilles en acier chromé du Chrysler Building de William van Allen.